L’Institut français de Croatie vous invite à découvrir l’exposition de l’artiste plasticien Duje Medić, du 14 au 31 mai 2019.
Lauréat d’une bourse pour une résidence artistique à la Cité Internationale des Arts, Duje Medić s’installe en 2016 à Paris. Les statuettes, masques et autres reliques des cultures premières d’Afrique, d’Océanie et du Pacifique qu’il a pu découvrir lors de son séjour en France, auront été déterminantes pour l’évolution de sa pratique et influencé son regard sur le dessin ainsi que sur le croisement des cultures.
Du 14 au 31 mai, venez découvrir un choix de ses dessins, d’une matérialité tantôt poétique, angoissante ou mélancolique.
Le vernissage de l’exposition se tiendra en présence de l’artiste mardi 14 mai à 18h30 à l’Institut français de Croatie, Preradovićeva 5.
« Au début du XXe siècle, les membres du groupe Die Brücke (Le Pont) visitaient régulièrement le Musée d’ethnologie de Dresde où ils admiraient l’art africain et celui de l’océan Pacifique. Tout comme la fuite « prophétique » de Gauguin marqua une rupture avec la civilisation occidentale, l’affection que les jeunes Allemands avaient pour l’art des civilisations extra-européennes illustrait leur envie d’échapper à la réalité inquiétante et atroce de l’aube de la Première Guerre mondiale. Cette sympathie pour l’art des civilisations lointaines se manifestait dans de nombreux ouvrages de différents artistes du XXe siècle. De plus, cette découverte des qualités esthétiques des arts primitifs inspirait notamment les sculpteurs.
Duje Medić s’inscrit dans la lignée de ces amateurs du monde des totems, masques et figures d’Afrique, d’Océanie, d’Egypte et d’autres sociétés traditionnelles. (…) Pendant sa résidence artistique à la Cité des Arts de Paris, il a régulièrement visité le Musée du Quai Branly – Jacques Chirac ainsi que le Musée du Louvre. C’est dans ces deux musées que s’est révélée sa passion pour les arts premiers. Fasciné par les masques, il commença à les étudier en les dessinant dans son petit carnet (10 x 14 cm). Ses masques sont tellement bien « sculptés » et si détaillés qu’ils donnent l’impression d’être tridimensionnels. Ils nous poussent à les prendre entre nos mains afin de les mettre sur nos visages comme des masques de carnaval. (…)
Ses masques sont comiques, terribles, tantôt tristes et touchants, tantôt ironiques. Le vocabulaire artistique que l’artiste utilise dans la série des Etudes parisiennes fut adopté également dans d’autres séries qu’il reproduit après sa « découverte parisienne ». L’atmosphère presque magique et métaphysique que l’on perçoit dans les dessins des masques, mais aussi dans d’autres dessins inspirés par des objets provenant du département des Antiquités égyptiennes comme le poisson, le taureau, le singe ou le veau, ajoute une valeur de plus aux dessins techniquement parfaits de Duje Medić. Les figures qu’il dessine sont muettes, « gelées » dans un espace atemporel, pleines de significations qui nous intriguent. Parfois leurs regards sont perdus, parfois ils traversent nos corps ou encore nous regardent directement. Ces regards sont résignés, désagréables, étonnés et en même temps profonds. En utilisant les ombres dans son processus artistique, Duje Medić arrive à produire des images hyperréalistes et s’approche ainsi d’une perfection presque photographique. (…) » Extraits du mot de la curatrice, Anita Ruso
Diplômé de l’Académie des Beaux-Arts de Zagreb, Duje Medić (1986) a présenté ses œuvres dans le cadre de plusieurs expositions collectives et personnelles, tant en Croatie qu’à l’étranger. Il est également auteur et co-auteur de dessins pour diverses collections graphiques. En 2016, il est lauréat d’une bourse lui permettant de réaliser une résidence artistique à la Cité Internationale des Arts à Paris.