Le 21 février 1921, un groupe de francophones et francophiles se réunit à l’Université de Zagreb pour créer l’association « Institut français », avec l’ambition de promouvoir et diffuser la connaissance de la langue, de la littérature et de la culture françaises.
A la même période, en France, en 1920, le ministère français des Affaires étrangères crée un nouveau service dont la mission est de promouvoir le rayonnement culturel de la France à l’étranger. Ce service nomme en 1922 Raymond Warnier en tant que premier lecteur français à Zagreb. Celui-ci deviendra jusqu’en 1935 le premier directeur de l’Institut français de Zagreb.
C’est précisément cette dynamique réciproque, de la Croatie vers la France et de la France vers la Croatie, à l’origine de la création de l’Institut français de Croatie, qui sera au cœur des festivités de ce centenaire. Cette célébration s’attachera à mettre en exergue cette relation culturelle et le dialogue entre nos deux pays, que l’Institut français s’emploie, depuis maintenant un siècle, à susciter, accompagner et structurer. Seront ainsi évoquées au fil de l’année les plus belles pages de l’histoire de ce dialogue à la fois ancien et vivant, qui ne cesse de s’enrichir, de se renouveler et de se réinventer.
La coopération mais aussi la solidarité seront les maîtres mots de ce centenaire. Les institutions et acteurs culturels croates ont été durement éprouvés en 2020. Cette solidarité de l’Institut français trouvera à s’exprimer à travers la mise en œuvre de projets communs ainsi qu’à travers un programme dédié, accueilli et présenté dans les locaux de l’Institut français à Zagreb.
Réunissant les grandes institutions culturelles du pays ainsi que des acteurs de la scène alternative, dans des champs aussi divers que le cinéma, la littérature, l’animation, la musique, les arts vivants et visuels, la gastronomie…, le programme de ce centenaire se déploiera tout au long de l’année 2021 et dans différentes villes du pays.
Il s’articulera autour des 4 « rendez-vous », les temps forts annuels de l’Institut français : « Rendez-vous en Francophonie » en mars, « Rendez-vous inattendus » en mai-juin autour des arts vivants et du patrimoine, « Rendez-vous au cinéma » en septembre-octobre, et « Rendez-vous numérique » autour des arts et de la culture liés aux nouveaux médias. Il s’inscrira également dans le cadre des grands événements en cours tels que Rijeka 2020, capitale européenne de la culture jusqu’à fin avril 2021 et « BD 2020, année de la bande dessinée en France » qui se prolonge jusqu’à fin juin 2021.
Ce programme intervient dans un contexte particulier, celui de la pandémie, qui interpelle la société et tout particulièrement les acteurs du monde de la culture, invités à repenser leurs modes d’intervention : ce centenaire s’attachera à contribuer, à son niveau, à la réflexion en cours en mettant à l’honneur des formes d’intervention artistiques et de projets participatifs qui permettent de nouvelles modalités de rencontre et d’échange avec le public!
Rendez-vous le 21 février 2021 pour le lancement des festivités !
Aux origines d’un siècle d’histoire
Le premier directeur de l’Institut français, Raymond Warnier, est devenu un très bon connaisseur de la culture croate et de son milieu. Il était un ami du célèbre sculpteur Ivan Meštrović et a joué un rôle déterminant dans l’organisation d’une importante exposition de ses œuvres au musée du Jeu de Paume à Paris en 1933. Il était aussi très proche du collectif artistique « Zemlja » (« Terre ») et a aidé un grand nombre de ses membres à poursuivre leurs études et leur carrière à Paris. Son successeur Jean Dayre parlait croate et était un spécialiste de la littérature ragusaine. Il a été à l’origine de l’édition de la revue annuelle de l’Institut français « Les Annales de l’Institut français de Zagreb », qui a été publiée de 1937 à 1990 et qui a contribué à faire connaître en France certains écrivains croates parmi les plus importants comme Miroslav Krleža ou Predrag Matvejević (mais aussi Vladimir Nazor, Antun G. Matoš…).
A la fin des années 30, 3000 étudiants avaient étudié le français à l’Institut français en bénéficiant de sa riche bibliothèque.
La création de l’Institut français s’inscrivait dans un mouvement plus large de renouveau de l’intérêt pour la France et la langue française, conséquence directe de la fin de la Première Guerre Mondiale et de l’éclatement de l’Empire austro-hongrois. De nombreuses autres associations du même type ont ainsi été ouvertes ces années-là dans différentes villes de Croatie : Bjelovar, Đakovo, Dubrovnik, Karlovac, Knin, Koprivnica, Ogulin, Osijek, Pakrac, Petrinja, Požega, Slavonski Brod, Sisak, Šibenik, Split, Susak, Trogir, Varaždin, Vinkovci, Vukovar, avec le même objectif d’entretenir et de renforcer le lien avec la langue et la culture françaises.
À suivre…
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