Mardi 19 septembre 2023 à 17h30, Institut français, Preradovićeva 5
Le 19 septembre, nous allons accueillir deux grandes spécialistes de la traduction, Gisèle Sapiro (EHESS, CNRS, Paris) et Zrinka Stahuljak (UCLA, Los Angeles). Cette rencontre sera une occasion exceptionnelle de revenir sur la question de la traduction en tant que travail complexe de médiation interculturelle et de mettre en lumière ses connexions profondes avec l’histoire, la sociologie et l’économie. Un tour d’horizon des travaux de recherche de nos deux invitées sera proposé, avec un accent mis sur leurs textes qui viennent de paraître dans la traduction croate, notamment trois articles de Gisèle Sapiro, publiés dans la revue littéraire Tema, et l’ouvrage Les Fixeurs au Moyen Âge. Histoire et literature connectées de Zrinka Stahuljak (Meandar Media), traduit par Lea Kovács, qui assurera l’interprétation consécutive. La soirée sera animée par Vanda Mikšić, traductrice et professeur à l’Université de Zadar.
L’évènement est organisé en partenariat avec l’Université de Zadar et la maison d’édition Meandar Media.
Gisèle Sapiro est directrice de recherche au CNRS et directrice d’études à l’EHESS (Centre européen de sociologie et de science politique), membre de l’Academia Europeae. Elle est responsable du projet européen Interco-SSH (International Cooperation in the SSH). Spécialiste de sociologie des intellectuels, de la littérature et de la traduction, elle est l’auteure de La Guerre des écrivains, 1940-1953 (Fayard, 1999, rééd. 2006 ; traduit en anglais chez Duke UP, 2014), La Responsabilité de l’écrivain. Littérature, droit et morale en France XIXe-XXIe siècle (Seuil 2011) et La Sociologie de la littérature (La Découverte, 2014 ; traduit en espagnol chez Fondo de Cultura Economica, 2016 ; à paraître en japonais). Elle a également (co-)dirigé: Pour une histoire des sciences sociales (Fayard, 2004), Pierre Bourdieu, sociologue (Fayard, 2004), Translatio. Le marché de la traduction en France à l’heure de la mondialisation (CNRS Editions, 2008) ; Les Contradictions de la globalisation éditoriale (Nouveau Monde, 2009) ; L’Espace intellectuel en Europe (La Découverte, 2009) ; Traduire la littérature et les sciences humaines : conditions et obstacles (DEPS, 2012) ; Sciences humaines en traduction : les livres français aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en Argentine (Institut français-CESSP, 2014, en ligne). Ses trois textes – « The Transnational Literary Field between (Inter)-nationalism and Cosmopolitanism », « How Do Literary Works Cross Borders (or Not)? A Sociological Approach to World Literature » et « Literature Festivals. A New Authority in the Transnational Literary Field » parus, pour la première fois en croate, dans le revue littéraire Tema (1-3, 2023).
Zrinka Stahuljak a obtenu son doctorat à l’université Emory et enseigne aujourd’hui les études médiévales à l’UCLA dans les départements d’études françaises et francophones et de littérature comparée. Auparavant, elle a enseigné à l’université de Boston. Le projet intellectuel du professeur Stahuljak a été définitivement façonné par son expérience d’interprète en temps de guerre sur les lignes de front des guerres dans l’ex-Yougoslavie. En tant que théoricienne de la traduction, elle a écrit sur l’interprétation dans les conflits (Critical Readings in Translation Studies, Routledge, 2010). En tant que médiéviste, elle a travaillé sur des questions de traduction, de représentation, de production culturelle et sur la relation entre l’historiographie et l’histoire. Elle s’intéresse aux échanges, à la médiation et à la transmission. Elle a exploré et analysé les difficultés linguistiques, les différences culturelles et les structures de pouvoir. Son livre Les Fixeurs au Moyen Âge. Histoire et littérature connectées (Seuil, 2020; Meandar Media 2023), réunit ces deux courants parallèles et les forces centrales de son travail scientifique. Les recherches du professeur Stahuljak ont été soutenues par la Fondation Guggenheim, la bourse de recherche Fulbright et l’Institute for Advanced Study de Princeton. En 2020, elle a été élue à l’Académie croate des arts et des sciences.