Conception : Tonka Maleković et Valentina Gulin Zrnić
Disagn : Mare Šuljak
Du 2 au 14 avril 2024, Institut français de Croatie, Preradovićeva 5
L’urbanité évoque la construction, la planification et l’organisation, tandis que la nature sauvage rappelle la liberté, la spontanéité et le désordre. Un regard fixé sur la fusion de l’urbain et de la nature sauvage en ville révèle des lieux étranges, d’hybridité, des endroits cachés de non-domestication, des efforts incessants de contrôle, des nœuds de gestion urbaine, et d’autres lieux de la mémoire urbaine.
La transformation de la ville est au cœur du projet Les fragments de la nature sauvage urbaine.
Cette transformation se déroule à travers la domestication et la non-domestication de la nature au sens large, dans l’espace urbain en tant que lieu de vie. La relation entre l’homme et la nature est représentée dans de multiples perspectives, des interprétations de la nature, de son caractère sauvage et de son traitement en urbain. Dans des scènes de nature sauvage à Zagreb, le projet interroge le sens de la nature en ville, son intégration dans la planification urbaine, la biodiversité des espèces locales, mais aussi l’esthétique verte spontanée et non structurée en ville, l’impact des pratiques spontanées des utilisateurs sur la création de l’environnement urbain. Dans un environnement urbain strictement structuré et réglementé, il y a peu de place pour l’improvisation, le jeu, l’imagination et l’appropriation. Plus précisément dans les espaces abandonnés ou « en attente », le regard se repose des règles et des instructions. La nature prend le relais, ouvrant l’espace à l’imagination du possible (passé, futur ou simplement virtuel). En attirant l’attention des passants sur ces scènes et en choisissant soigneusement les questions/textes d’accompagnement, nous souhaitons provoquer un changement dans la perception de l’environnement urbain quotidien. Pour cela, nous mettons en évidence l’ambivalence des phénomènes observés qui, en plus d’être critiqués et perçus de manière négative, peuvent également être envisagés de manière affirmative, dans leur potentiel imaginaire et écologique.
Le projet « 8 fragments de la nature sauvage urbaine » est un projet de recherche artistique initialement réalisée en 2014 par l’artiste visuelle Tonka Maleković et ethnologue et Valentina Gulin Zrnić, chercheuse de l’Institut d’ethnologie et de folklore et professeure associée à l’Université de Zagreb, dans le cadre de l’édition Zidne novine (Journaux muraux), commandée par l’association Bacači sjenki sur huit sites différents à Zagreb. Le projet est à nouveau réactivé et fait partie de l’exposition Que nous dirait la nature si on posait les bonnes questions?, également présentée au KIC : Galerie Forum et Galerie à l’étage, en partenariat avec le Pavillon des arts, le Musée d’histoire naturelle et KIC.
L’un des panneaux est accompagné d’un texte écrit par Luka Bekavac « BIOT(R)OP 1233765 » initialement présenté à Galerija Modulor.