Conférence présentée par Mme Martine Regert, directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CRNS) à Nice
Mercredi 6 novembre à 18h, Archives nationales croates, Trg Marka Marulića 21
Conférence en français avec la traduction consécutive en croate, entrée libre
Organisateurs : l’Association croate des historiens de l’art, l’Ambassade de France en Croatie et l’Institut français de Croatie
Au lendemain de l’incendie qui a frappé la cathédrale Notre-Dame de Paris le 15 avril 2019, de nombreux scientifiques se sont mobilisés pour agir afin de collecter, sauvegarder et étudier l’information scientifique enregistrée dans les vestiges du monument blessé. Les recherches portent sur la matérialité du monument mais aussi sur ses aspects immatériels, qu’il s’agisse des émotions et mobilisations patrimoniales, des questions d’acoustique et de paysages sonores ou de la construction d’un double numérique augmenté de la cathédrale.
Dans cette conférence, nous présenterons cette aventure scientifique et humaine exceptionnelle, qui réunit actuellement plus de 150 scientifiques issus de domaines très variés et complémentaires (histoire, histoire de l’art, archéologie, acoustique, science des matériaux, anthropologie, etc.).
Nous détaillerons les enjeux de la recherche actuelle sur Notre-Dame de Paris, soulignerons l’importance des vestiges qui ont été collectés, inventoriés, stockés et étudiés après l’incendie, évoquerons les contraintes propres à ce type de recherche et présenterons les premiers résultats obtenus.
Nous nous intéresserons en particulier à la provenance des matériaux et aux circuits d’approvisionnement au Moyen Âge. Nous aborderons la chronologie du monument en nous basant sur les bois utilisés dans les charpentes, ainsi que sur les éléments en fer qui ont contribué à la structure de la cathédrale. Nous montrerons également comment le bois peut nous éclairer sur les changements climatiques au Moyen-Âge en examinant ses cernes et sa composition chimique.
Ainsi, lorsque la cathédrale rouvrira au public fin 2024, ce ne sera pas seulement un monument restauré que l’on pourra à nouveau visiter, mais aussi un édifice enrichi par les recherches les plus récentes, qui le feront passer de l’une des cathédrales les plus méconnues à un monument compris dans ses moindres détails.
Martine Regert est directrice de recherche au CNRS à Nice (France) au CEPAM (laboratoire Cultures et Environnements. Préhistoire, Antiquité, Moyen Âge – UMR 7264 Université Côte d’Azur / CNRS) qu’elle a dirigé de 2012 à 2017. Elle a aussi été Directrice Adjointe Scientifique au sein de l’Institut Écologie et Environnement du CNRS entre 2017 et 2021. Agrégée de Chimie, Docteure en Préhistoire, Habilitée à Diriger des recherches en Chimie, elle développe des recherches interdisciplinaire sur le patrimoine culturel et les matériaux archéologiques. Elle est actuellement en charge pour le CNRS du co-pilotage du chantier scientifique Notre-Dame de Paris avec Philippe Dillmann, Pascal Liévaux et Aline Magnien et a co-dirigé avec eux dans ce cadre l’ouvrage « Notre-Dame de Paris. La science à l’œuvre » (co-édition CNRS / Ministère de la Culture / cherche midi).