Exposition de photographies d’archives de la famille Camus
Du 1 décembre 2020 au 10 janvier 2021, Institut français, Preradovićeva 5
En lien avec l’édition 2020 du Subversive festival, et à l’occasion du 60ème anniversaire de sa disparition, l’Institut français présente du 1er décembre 2020 au 10 janvier 2021 une exposition consacrée à la vie d’Albert Camus.
Dans le cadre du Subversive festival, découvrez mardi 1er décembre à 19h au KIC le film “Les vies d’Albert Camus” de Marc Benamou, suivi d’une table ronde avec Tomislav Brlek, Bruno Kragić et Nenad Rizvanović.
Composée de photographies noir et blanc issues des archives personnelles d’Albert Camus, cette exposition, adaptée du livre de Catherine Camus « Solitaire, solidaire » (Editions Michel Lafon, 2009), propose de retracer, de manière intime et sensible, la trajectoire exceptionnelle du petit garçon d’un quartier pauvre d’Alger devenu Prix Nobel de littérature en 1957.
« En quatorze ans de vie passée aux côtés de mon père, il m’a ouvert les chemins qui m’ont permis de vivre et de survivre. Aujourd’hui encore, je trouve la vie cruelle, mais aussi fabuleusement riche et belle. Il m’a permis de voir. Je partage ce privilège – et mon père – avec beaucoup d’autres. J’en suis heureuse. Travaillant depuis quarante ans à la gestion de son oeuvre, j’ai reçu des milliers de lettres venant du monde entier. Quelles que soient les civilisations, les cultures ou les sujets abordés, ces lettres ont toutes un point commun : un amour fraternel pour Camus. Je veux dire que l’intérêt qu’il suscite n’est pas seulement intellectuel, on y trouve quelque chose d’aussi instinctif, désintéressé et immédiat que l’amitié. Cela vient de ce qu’il ne s’est jamais séparé des autres. Il a écrit : « En vérité, personne ne peut mourir en paix s’il n’a pas fait tout ce qu’il faut pour que les autres vivent. » Et il a lutté, souvent seul, contre toute forme d’oppression.
L’oppression peut être étatique et facilement reconnaissable, mais elle est aussi dans l’air du temps : « Il y a terreur parce que les valeurs humaines ont été remplacées par les valeurs de mépris et d’efficacité, la volonté de liberté par la volonté de domination. On n’a plus raison parce qu’on a la justice et la générosité avec soi ; on a raison parce qu’on a réussi. » La poursuite de la réussite conduit les hommes à se servir des autres comme de moyens. Mon père est avec ces autres, tous ceux, les plus nombreux, qui font tous les jours avec conscience et ténacité ce qu’ils ont à faire. Dans l’anonymat ».
Catherine Camus, fille d’Albert Camus
Pendant toute la durée de l’exposition, le film “Albert Camus, une tragédie du bonheur” de Joël Calmettes, 1999, 55’, sera projeté à l’Institut français.
Ce portrait tente de déconstruire l’image négative, tragique ou, a contrario, naïve souvent accolée à ce grand nom de la littérature et de l’histoire politique moderne. Le commentaire subjectif de Jean Daniel fait passer ce bonheur simple qui habite l’œuvre d’Albert Camus… un bonheur entravé, blessé, bientôt perdu de vue. Au regard de cet axe, le parcours de sa biographie est découpé en trois parties. La première, consacrée à l’enfance et à la jeunesse, fait retour sur les lieux d’origine de la terre algérienne. C’est autour de l’écriture de L’Étranger et du Mythe de Sisyphe que s’organise le deuxième volet, de 1941 à 1952. Quant à la dernière partie, elle substitue à la parole de l’homme public une figure plus intime, qui apparaît dans la distance prise par rapport au cercle parisien et à l’idéologie communiste. Un éclairage intime à travers la lecture d’écrits personnels, correspondances et journal.
Entrée libre, du 1er décembre 2020 au 10 janvier 2021 (du mardi au vendredi de 12h à 19h, le samedi de 10h à 14h).
Version originale en français, sous-titrée en anglais.