Un reportage photographique de Frédéric de La Mure
Du 4 juillet au 4 septembre 2022, Institut français, Preradovićeva 5
« De Stettin sur la Baltique jusqu’à Trieste sur l’Adriatique, un rideau de fer s’est abattu sur le continent. »
Près d’un demi-siècle après la célèbre phrase de Churchill, la démolition du mur de Berlin amorçait en 1989 la fin de la Guerre froide, l’émancipation des pays de l’Est européen et le démantèlement du « Rideau de fer ».
S’ensuivirent trois décennies d’une intense activité diplomatique que couvrit inlassablement (1989-2019), devant les tables de négociation comme sur le terrain, le photographe du Ministère des Affaires étrangères français Frédéric de La Mure. Au terme de cette période qui a vu se redessiner la géopolitique européenne, le chasseur d’images a souhaité se pencher sur la longue cicatrice qui, de la Baltique à l’Adriatique, témoigne de la brutale scission du continent en deux blocs ennemis ; en suivant le tracé de l’ancien Rideau de fer, il a parcouru celui d’une déchirure de l’Histoire, au fil de la marche de l’Europe vers la paix et la réconciliation.
C’est en bicyclette que Frédéric de La Mure a choisi d’effectuer ce périple de mémoire, avec quasiment pour tout bagage son appareil photographique et d’anciennes cartes routières. Tricotant son chemin de part et d’autre de frontières parfois abolies qu’il franchit à 64 reprises, d’un no man’s land à l’autre au hasard des chemins de surveillance, il a suivi entre mai et juin 2019 sa piste vagabonde, parcourant 2973 km de Travemünde à Trieste.
Frédéric de La Mure
Photographe officiel du Ministère des Affaires étrangères français de 1982 à 2019, il a couvert l’actualité diplomatique internationale et les divers aspects de la présence française à l’étranger. Chevalier de l’Ordre national du Mérite (2014) et de l’Ordre national de la Légion d’honneur (2019), il a publié plusieurs ouvrages dont Autour du Quai, autour du monde (Liana Levi, 2001) et Vivre au Japon (Hachette, 1981). Il expose dans de nombreux pays, dont l’Allemagne, la Finlande, les Etats-Unis, la Roumanie ou encore le Brésil. L’une de ses dernières expositions, « Union(s) européenne(s) : les « bébés Erasmus », a été présentée à la Gare Montparnasse de Paris en 2017.