Du 15 juillet au 25 août, Institut français, Preradovićeva 5
Damir Perinic, architecte et citoyen parisien de longue date, affirme une conscience aigüe du « dangereux pouvoir d’attraction » et de la « séduisante banalité » ou, pour le dire autrement, de « l’attractivité du danger » et de « l’ordinaire séduction » des images de la ville où il vit et travaille. L’iconographie parisienne s’est largement transformée en un vaste lieu commun de la culture universelle et de la propagande touristique. Peut-on encore porter son objectif vers vers Notre-Dame, la Tour Eiffel, le Louvre, le Panthéon, les Tuileries ou le Sacré-Coeur et saisir quelque chose d’inhabituel ou d’étonnant? Même des lieux moins galvaudés, des sujets anonymes des rues parisiennes, se dégage une impression de familiarité ou de déjà-vu qui corromp pour ainsi dire notre perception.
Damir Perinic fait donc le choix de mettre en exergue la simplicité et la nonchalance, la franchise et l’intimité des objets et des visages. Non pas qu’il ignore le poids historique de nombre de sujets, ni la “saturation » symbolique du contexte choisi, mais il cherche et trouve toujours la liberté de répondre au défi de façon juste et opportune, en un clin d’œil. Flâneur assidu, passant curieux, il parcourt la ville, son centre et ses périphéries, l’appareil en bandoulière, toujours prêt à être armé – avec une curiosité toujours en éveil pour les manifestations de la vie urbaine, mais aussi et peut-être plus encore, pour les rencontres humaines aléatoires, les situations inattendues voire insoupçonnées, où peuvent se nouer des rapprochements intimes ou des réactions quasi-instinctives.
extraits du livre ”Mon Paris Moj Pariz My Paris”
Tonko Maroević, membre de l’Académie croate des sciences et des arts