Damir Perinić, architecte, longtemps déjà citoyen parisien, est profondément conscient « de l’attraction dangereuse et de la banalité séduisante » (on peut le dire également à l’envers: « du danger attrayant et de la séduction ordinaire »……) des vues de la ville dans laquelle il vit et travaille.
L’Academicien Tonko Maroević éxplique que Damir Perinić, avec son appareil photographique toujours prêt, est un flâneur assidu, un passant curieux à travers le centre-ville et les espaces périphériques avec une caméra toujours prête, vivement intéressé par tous les phénomènes de la vie urbaine (incidemment, il est justement architecte), mais peut-être plus encore par des manifestations temporaires de rassemblement humain, notamment pour des situations inattendues, imprévues, voire des situations insoupçonnées de rapprochement intime ou presque de réaction instinctive.
Mais, plus que les combinaisons surréalistes avec des contrastes étonnants ou bien plus que de la poétique expressive du montage d’attractions, dans l’approche photographique de Damir Perinic perce la sensibilité pop-artistique, le penchant pour l’extériorisation contemporaine, le sens pour le paradoxe d’ étrangeté des objets ou des moments quotidiens.Les effets non moins impressionnants que le photographe obtient en positionnant la figure dans le jeu de la lumière et de l’ombre, dans la polarisation dynamique des couches sombres et aérées.
Son bilan des portraits de diverses physionomies et générations, des différentes faciès et postures est impressionnant ; jamais il n’est question de demande de pose ou d’une stylisation charmeuse, c’est plutôt une action vitale et improvisée pour trouver une vision optimale et irremplaçable d’un moment privilégié de concentration (du photographe) et de détente (des modèles).
Et de Tonko Maroević à conclure : Restant fidèle à la photographie en noir et blanc, Damir Perinić s’inscrit, sans le vouloir, dans une tradition profonde et dans une lignée des grands classiques qui ont atteint leur apogée dans la scène parisienne. Il reste ainsi fidèle aux prémisses baudelairiennes de l’auteur qui scrute le motif sur les trottoirs et le renifle dans chaque coin, et qui parle courageusement et doucement à «une passante» dont «il ignore où elle fuit, qui ne sait où il va».
Institut Français, Preradovićeva 5
20.9. à 19h